samedi 2 février 2008

Restitutions (part 2) - Rendre à Athènes ce qui appartient à Athènes? Ou à Londres...?


Il y a trente ans naissait le projet de construction d'un nouveau Musée de l'Acropole à Athènes, qui sera inauguré à la fin de l'année 2008 et dont le principal objet est d'abriter les vestiges du Parthénon. Dès l'origine, le but de la création du musée était de convaincre les Anglais de rétrocéder à la Grèce d'importantes frises du Parthénon (56 panneaux sur les 97 conservés) qu'ils détiennent toujours au British Museum, dont la porte-parole rapporte que "les gouvernements grecs successifs ont tous refusé de reconnaitre les preuves juridiques incontestables de notre propriété sur ces sculptures. Cela rend impossible toute discussion sérieuse sur l'éventualité d'un déplacement de nos oeuvres."

Au XIXe siècle, l'ambassadeur britannique Thomas Bruce avait démonté des pièces du Parthénon pour les revendre au British Museum, tandis que dans les années 1970, le ministre grec de la culture de l'époque (Melina Mercouri) avait commencé à revendiquer ces pièces, bientôt soutenue par 14 pays. Du point de vue grec il s'agit d'un pillage, alors que le British Museum s'en considère propriétaire légal.

L'arme des Grecs, soutenus par l'Unesco, est de taille puisqu'il s'agit de la construction du nouveau musée (l'ancien étant jugé inapte à exposer les frises, par les Anglais). Si les négociations quant-à la récupération des frises échouent encore après l'inauguration du nouveau musée, la stratégie consistera à sensibiliser les visiteurs en exposant des reproductions voilées d'un "fin rideau de fer", pour reprendre l'expression de Dimitrios Pandermalis, président de l'organisation pour la construction du nouveau Musée de l'Acropole,. Quant-à celle des Anglais? Ne tolérer qu'une demande de prêt, qui signifierait implicitement que les Grecs sont prêts à abandonner leur revendication sur les frises, ce à quoi monsieur Pandermalis se déclare prêt.


Source : Le Figaro du 29 janvier 2008.

E.S.

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