jeudi 27 décembre 2007

Des remontrances pour la culture


La Cour des comptes pointe dépassements et retards des chantiers parisiens.

Par Vincent Noce dans Libération : l'article du 18.12.2007

Le rapport de la Cour des comptes pointe sur les retards et les dépassements budgétaires des chantiers culturels.

Notons que ces sommes bénéficient essentiellement et à l'entretien de ses monuments, au détriment des autres villes de France.


LB







dimanche 23 décembre 2007

Capitale Européenne 2013 : les présélections!


Les quatre villes françaises présélectionnées pour La Capitale Européenne en 2013 : Bordeaux, Lyon, Marseille et Toulouse.

C’est au plus tard le 1er janvier 2009, sur la base du rapport du jury, que la France présentera aux institutions européennes la candidature d’une ville.

Ensuite, le Conseil de l’Union européenne désignera officiellement la ville française Capitale européenne de la culture 2013
.

LB


vendredi 21 décembre 2007

Marché de l'art 2007 : toujours plus

À l'issue d'une année d'enchères explosives, Paris soutient la compétition.

Paris reste sur le ring. Alors que la mondialisation toujours plus pressante impose aux acteurs des ventes aux enchères une lutte à couteaux tirés, la France résiste mieux que prévu à la concurrence de la nouvelle planète contemporaine. Malgré tous ses handicaps fiscaux, administratifs et réglementaires contre lesquels devra lutter la ministre de la Culture après lecture du rapport Béthenod, attendu en mars 2008, la capitale continue de faire des miracles.

Vivier inépuisable de vendeurs, l'Hexagone a offert en 2007 quelques étoiles «bluffantes» : des ivoires de la collection Dormeuil (Sotheby's) aux frais Miró et Picasso de la collection André Lefèvre (au moins 20 M€ attendus ce soir à Drouot, SVV Aguttes) ; de l'École de Paris défendue médiatiquement par Alain Delon (SVV Cornette de Saint-Cyr) au roman-fleuve du libraire Pierre Berès (Pierre Bergé & Associés). Drouot, notre navire amiral qui réunit 74 SVV (Société de ventes volontaires) jouit d'une image de marque reconnue à l'étranger comme Hermès ou Vuitton. Comme en 2006, elle devrait dépasser encore une fois ce soir, grâce à l'art moderne et à sa pénurie de grands tableaux qui partent tous à New York ou à Moscou, la barre symbolique des 500 M€. Le marché français a donc plutôt bonne mine.

«Paris n'est plus la petite succursale de province d'antan, comme lorsque nous, concurrents anglo-saxons, sommes arrivés avec la réforme du monopole des commissaires-priseurs en 2000 », se réjouit François Curiel, PDG de Christie's Europe et président du directoire de Christie's France. « Dans la géographie des marchés prospères, il faut désormais compter avec Paris. Pour la première fois, des collectionneurs issus des marchés émergents que sont Hongkong ou la Russie, voire des bastions de la finance que sont Londres et New York, ont misé sur Paris pour vendre leurs biens au mieux.» Mis à part le chiffre global de Drouot, la maison de François Pinault reste pour la 5e année consécutive la première maison de ventes en France avec 185,90 M€ à elle toute seule. Soit un léger recul de -7,4% si l'on comptabilise le coup de théâtre de la vente Dray (59,70 M€ d'Art déco en 2006). Ou une progression de + 32%, si l'on ôte ce résultat qui fausse un peu la donne tant il est exceptionnel.

Tout de suite derrière Christie's France, les 7 associés d'Artcurial totalisent 125 M€, avec les nouvelles ventes d'Artcurial Deauville, soit une augmentation de + 25% (112 ventes dont 98 cataloguées, plus de 35 000 objets et près de 50 collections petites et grandes). Loin devant Tajan (autour de 70 M€ contre 72 M€ en 2006) et Piasa (48,70 M€, soit + 34%). En attendant les premières ventes du 20 janvier à Shanghaï d'Artcurial Chine (4 à 6 M€ attendus), joint-venture franco-chinois né à l'automne, la maison de ventes Artcurial qui « veut continuer à se positionner comme une oasis culturelle dans un océan d'argent », poursuit sa percée en art moderne et contemporain, avec un bond de + 36% (3,23 M€ pour les Iris jaunes de Monet, Collection Alice Tériade, le 20 octobre à l'Hôtel Dassault).

Avec une remontée spectaculaire de + 92% par rapport à 2006, Sotheby's France et son nouveau PDG venu de Beaubourg et du sérail politico-culturel, l'énarque Guillaume Cerutti affiche un chiffre de 119 M€ (contre 62,60 M€ en 2006). Il traduit bien la réorientation de la firme américaine longtemps défiante vis-à-vis de Paris et de son potentiel. Signe marquant, lundi, pour la première fois, le président de Sotheby's, le tout-puissant Bill Ruprecht est venu en personne présenter le bilan positif de Paris. « On ne veut pas être la plus grosse maison de ventes du monde, ni même de Paris. Ce que nous voulons, c'est vendre le meilleur de l'art », a-t-il lancé à l'adresse de son grand rival international. Si l'ouverture de la France à la concurrence a été un formidable coup de fouet depuis la loi du 10 juillet 2000, cela ne suffit pas. L'Amérique garde le monopole des marchés les plus lucratifs que sont l'art moderne et contemporain. La mondialisation attise le phénomène.

Après avoir auditionné plus de 60 acteurs du marché, Martin Béthenod, commissaire général de la FIAC, devra dans son rapport dessiner les pistes d'avenir pour une France plus compétitive.

Valérie Duponchelle et Béatrice de Rochebouët

http://www.lefigaro.fr/culture/2007/12/21/03004-20071221ARTFIG00341-la-france-est-enfin-reconnue-par-l-etranger.php

BG

mercredi 19 décembre 2007

La culture française n'est pas morte pour tout le monde !


Internautes et intellectuels s'insurgent contre "la mort de la culture française"
(lemonde.fr - mardi 18 décembre 2007)

Où sont passés les Proust, Sartre, Ravel et autres Truffaut ? Qui est capable de citer un artiste français internationalement reconnu qui ne soit pas Johnny Hallyday ? Le journaliste Don Morrison du Time Magazine a mis le feu aux poudres en proclamant "La mort de la culture française" dans son édition du 3 décembre.


Derrière un titre à la "une" des plus provocateurs, le journaliste a bien aiguisé ses lames."Personne ne prend la culture plus au sérieux que les Français", commence-t-il, et pourtant la culture ici ne rayonne plus. Parmi les 727 nouveaux livres publiés cette automne, les centaines d'albums et les dizaines de films, une infime minorité seulement passera les frontières hexagonales. Il est temps de comprendre que "la France n'est plus ce qu'elle était, et encore moins ce qu'elle prétend être", résume Nonfiction.fr, un portail d'information consacré aux sciences humaines. A l'origine du marasme : le déclin de langue française bien sûr, l'inertie d'un art sous perfusion de subventions étatiques et le trop lourd héritage du "nouveau roman", à l'origine d'œuvres égocentriques et peu accessibles.

LE FANTASME "ÉMOUSTILLANT" DU DÉCLIN FRANÇAIS

Un constat accablant qui a provoqué une onde de choc dans la presse française et sur la Toile. Pour Laure Jareau de Nonfiction.fr, "la critique est parfois facile et les arguments ne sont pas toujours convaincants, mais on voit dans cet article comment la France et ses artistes sont perçus à l'étranger : un petit village gaulois résistant encore et toujours à l'envahisseur". Et le premier des Gaulois à s'être emporté n'est autre que l'académicien Maurice Druon. "Non, la culture française n'est pas morte !" clame-t-il dans une tribune du Figaro. "Ça recommence. Tous les quatre ou cinq ans, les Etats-Unis sont pris d'une fièvre antifrançaise que l'un de leurs grands médias se charge de communiquer à l'univers." Toujours, dit-il, les attaques sont guidées par la même confusion entre culture et divertissement. Or "la culture n'est pas dictée par le box office de la semaine", martèle le gardien du temple.

Même son de cloche sur la plateforme de blogs du Guardian. "Pour certains Américains, il n'y a rien de plus émoustillant" que le fantasme du déclin français, ironise la chroniqueuse Agnès Poirier. Et si la littérature française s'exporte mal aux Etats-Unis malgré la densité de sa production annuelle, c'est surtout parce que "le pays s'est barricadé entre quatre murs et a perdu son intérêt pour le monde extérieur", écrit-elle. Seuls 2,1% des livres publiés outre-Atlantique sont des traductions. Une forme de "chauvinisme" auquel Agnès Poirier oppose la "curiosité des lecteurs français".

D'ailleurs, renchérit Bernard-Henri Lévy, dans les colonnes du Guardian, "le discours des Américains sur la culture française en dit bien plus long sur eux que sur nous". En d'autres termes, c'est le discours de la culture dominante. Et surtout un discours auto-justificateur. Pourquoi ? D'abord, répond l'auteur d'American Vertigo, parce qu'"une culture qui n'intéresse pas les Américains est par définition faible". Ensuite, parce que "les Américains n'ont jamais tort", qu'à leurs yeux,"l'art n'est rien d'autre que l'industrie de l'art" et qu'un art qui brille, c'est avant tout un art qui s'exporte.

"L'IDÉE MÊME DE CHEF-D'OEUVRE A DISPARU"

A cet égard, Don Morrison évoque bien sûr Michel Houellebecq, auteur des Particules élémentaires et l'un des rares écrivains du cru à faire parler de lui à l'étranger. Mais quid de la vitalité de la production musicale et architecturale hexagonale ? Que ce soit "Daft Punk, Stardust, Etienne de Crecy ou Mojo, toutes les grandes figures de la French House sont internationalement respectées", souligne le correspondant de The Independent à Paris, John Lichfield. Sans oublier l'architecte Jean Nouvel, qui s'apprête à construire une nouvelle tour en verre à Manhattan, ou encore Christian de Portzamparc qui a pensé le "design" du futur musée du cinéma à Hollywood.

Or, la perception qu'ont les Américains de la culture française tient en une équation simple selon le chroniqueur littéraire du Nouvel Observateur, Didier Jacob : "De Gaulle+Sartre+la baguette+les seins de Sophie Marceau=la culture de la France." Le second problème, relève-t-il sur son blog Rebuts de presse, c'est que l'hebdomadaire américain "fait référence à une conception de la culture aujourd'hui largement dépassée". Il n'y a pas plus de Molière en France aujourd'hui, que d'Henry James aux Etats-Unis et, dans l'Hexagone comme partout, "l'idée même de chef-d'œuvre a disparu dans la seconde moitié du XXe siècle. Proust aujourd'hui n'aurait pas de sens. Ni Shakespeare, d'ailleurs", écrit le journaliste.

Finalement, c'est dans la diversité que réside la richesse nouvelle de la culture française. Don Morrison cite Yasmina Reza, Marjane Satrapi, Diam's et Abd Al-Malik comme autant de figures dynamiques d'une France mondialisée. "Adoptons la recette multiculturelle et nous serons sauvés", résume Antoine Compagnon dans une tribune du Monde et, conclut-il, "faisons surtout le pari, pour démentir tous les Perry Anderson et Don Morrison, que le roman de la France contemporaine est sous presse".

Elise Barthet

E.S.

mardi 18 décembre 2007

Qui sera la Capitale Européenne de la Culture en 2013?

Projet mis en place en 1985 par le Conseil des Ministres européens chargés de la culture et initié par de Mélina Mercouri (alors ministre grecque de la culture). Cette sélection a pour objectif de promouvoir l’exceptionnelle richesse et variété des cultures européennes.

La ville désignée par l’Union Européenne le sera pour une période d’un an. Cette année sera l’occasion pour elle de développer sa vie culturelle et de créer une grande dynamique dans de nombreux domaines pour elle et pour toute sa région.


Pour mémoire, trois villes françaises ont déjà obtenu le titre de Capitale Européenne de la Culture, Paris en 1989, Avignon en 2000 et Lille en 2004.


Quelle sera la prochaine ? Notons que sept villes françaises sont en compétition (avec d’autres villes Européenne) pour le titre de Capitale Européenne de la culture : Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice, Saint Etienne, Strasbourg et Toulouse.


Le projet a été lancé en novembre dernier, la phase de présélection doit avoir lieu aujourd’hui (18 décembre) et la seconde mi-avril (après les élections municipales). Les villes choisies devront ensuite remettre un programme complet et un budget prévisionnel en septembre 2008, pour une décision finale en octobre 2008.

Chaque ville vous propose son projet pour remporter la compétition :
Toulouse 2013
Nice 2013
Strasbourg 2013

Lyon 2013
Saint-Etienne 2013
Bordeaux 2013
Marseille 2013
A suivre…

LB
(source photo LB)

dimanche 16 décembre 2007

Le Qatar sera le nouveau sponsor du Prix de l'Arc de triomphe, à Longchamp


Le Qatar va aider la France à améliorer son rang dans la compétition intense que se livrent les grands pays hippiques, à coups de millions d'euros et de dollars, pour attirer les meilleurs champions sur leurs hippodromes.
Depuis plusieurs années, France Galop, société mère des courses de galop, fait appel à des sponsors, en particulier pour les courses les plus prestigieuses comme le Prix de l'Arc de triomphe, couru début octobre à Longchamp. Cette course est considérée comme le championnat du monde des pur-sang.

A partir de 2008, le Qatar Racing and Equestrian Club (QREC), qui dépend du gouvernement qatari, sera le nouveau sponsor de l'épreuve, selon un accord conclu mercredi 12 décembre. L'allocation aux gagnants, 2 millions d'euros (dont un peu plus de la moitié au vainqueur), sera doublée, à 4 millions. L'accord vaut pour cinq ans.

Selon le communiqué de France Galop, l'Arc de triomphe devient ainsi "la course sur gazon la mieux dotée du monde". Edouard de Rothschild, président de France Galop, évoque un "événement majeur pour les courses dans le monde".

Au terme de l'échéance 2007, le groupe hôtelier Lucien Barrière n'avait pas renouvelé le contrat par lequel il sponsorisait "l'Arc" depuis 1999. Depuis, les dirigeants des courses, confrontés à la concurrence d'événements apportant plus de notoriété aux investisseurs, avaient du mal à trouver un sponsor qui réponde à leurs exigences : une durée assez longue et une hausse des allocations, pour rester dans le peloton de tête mondial. "A 2 millions d'euros, on avait décroché", reconnaît Louis Romanet, directeur général de France Galop.

Ce partenariat avec un acteur public, "plus sécurisant" selon la formule de M. Romanet, va également au-delà d'un simple accord financier. Le directeur général de France Galop indique ainsi que la France "domine l'élevage mondial" d'arabes de course, pour l'essentiel regroupés dans le Sud-Ouest. Or le Qatar est friand de courses de chevaux arabes.

Les deux pays vont donc coopérer pour développer cette activité et une course de chevaux arabes sera organisée à Longchamp le jour de "l'Arc de triomphe" : il s'agira de la Qatar Arabian World Cup, qui deviendra la course la mieux dotée du monde pour ces chevaux, avec 350 000 euros.

Enfin le cheikh Mohamed Bin Faleh Al-Thani, vice-président du QREC, indique dans un communiqué que ce partenariat s'inscrit aussi, pour son pays, dans la mise en oeuvre d'un "programme de développement ambitieux pour les courses de pur-sang".

(paru dans le monde du 15 décembre)

Culturellement vôtre,

CS pour Franche Culture

jeudi 13 décembre 2007

Gestion des grands chantiers culturels


La conduite des grands chantiers culturels se trouvent aujourd'hui critiquée par un rapport de la cour des comptes. En effet selon l'article paru sur France2.fr les grands chantiers culturels présentent "des écarts de coûts supérieurs à 30% en moyenne et un dépassement systématique des délais prévus", avec un retard de "deux ans et demi en moyenne"...
Cette piètre gestion inquiète et n'est plus supportable pour les finances du ministère des finances note Mr Séguin.
Ce rapport met en lumière que, dans une certaine mesure, les dépenses publiques sont mal gérées. La culture a besoin de renouveau, et les grands chantiers permettent d'y contribuer. Il est donc nécessaire de mieux organiser, plannifier la gestion des finances dédiées à la culture.


Focus sur le marché de l'art


Le marché de l’art en France.
Voici un podcast très intéressant de Hedwige Chevrillon (BFM) sur la marché de l’art et des sociétés de vente aux enchères. Elle reçoit Guillaume Cerruti Président de Sotheby's France (Sotheby's est une société célèbre de vente aux enchères). Ils abordent l’état de ce marché en général, des freins auxquels sont confrontés les sociétés de vente aux enchères françaises (par exemple : certaines œuvres sont classées « trésor national » et ne peuvent donc pas sortir du territoire, et freins fiscaux…), les conséquences d’un euro fort ou d’un euro faible…


http://www.1001podcast.com/podcast/BFM/channel6/20071210_guillaume_cerutti_bfm.mp3

BG

mercredi 12 décembre 2007

La culture peine à rivaliser avec la realpolitik

"Vous n'avez ici que des amis, Excellence" promettait mardi au Ritz Roland Dumas (ancien occupant du Quai d'Orsay sous François Mitterand) à Mouammar Khadafi en présence d'une centaine de personnalités conviées par une invitation mentionnant la "Grande rencontre culturelle en présence du Guide". Un article du Monde mentionne que "l'ancien ministre (UDF) des affaires étrangères Hervé de Charette, le directeur de l'Institut du monde arabe, Dominique Baudis, le journaliste Jean Bothorel, l'écrivain chiraquien Denis Tillinac, Me François Gibault, auteur de la biographie en trois tomes de Louis-Ferdinand Céline, de nombreux diplomates et quelques éditeurs [ont] accepté l'invitation au palace. [...] L'université Paris-IV était bien représentée, avec Edmond Jouve, professeur de science politique à la Sorbonne, qui a interrogé le Guide dans Le Concert des nations (Archipel, 2004) et dirigé la thèse d'Aïcha, la fille du colonel, et André Laronde, professeur d'histoire grecque et directeur des fouilles françaises en Libye depuis 1981. On croise aussi Marie Dabadie, journaliste et secrétaire de l'Académie Goncourt, Arnaud d'Hauterives, secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts, et le producteur Tarek Ben Ammar."

Il faut savoir que les relations publiques du Colonel sont assurées par l'OPA (Organisation de la Presse Africaine), agence de communication suisse spécialisée dans le redressement d'image des régimes de cet acabit. Pierre Assouline avait bien pressenti la teneur de cette "grande rencontre", prétexte selon lui à une mascarade durant laquelle Khadafi allait imposer ses considérations aux intellectuels français.

Et pour cause, elle n'eut de "culturelle" que le nom, les thèmes évoqués s'étant plutôt avérés d'ordre géopolitique : Euro contre dollar (Khadafi espère que le premier empêche le second de financer des programmes militaires), Chine contre Etats-Unis (Khadafi souligne l'importance de la première, dont il félicite la "souplesse à pénétrer les marchés avec des produits à bas prix", pour contrebalancer la puissance du second), mines antipersonnel (qu'il faudrait selon lui réhabiliter puisqu'il s'agit "d'une arme défensive, pas offensive").

Enfin, la culture s'est anecdotiquement invitée dans cette manifestation qui en faisait originellement l'objet. Khadafi a ainsi dédicacé ses romans et recueils de poèmes, ses trois tomes du Livre Vert, et ses Escapades en Enfer. C'est à peu près tout.

Et tout le monde était content. Il faut croire que même les intellectuels s'accordent à penser qu'on peut bien faire des sacrifices à la culture et aux droits de l'homme pour dix milliards de dollars de contrats...

Realpolitik oblige, the Khadafi show "must" go on...

E.S.

Source: lemonde.fr
Source: La République des Livres

Testez vos connaissances!



Le Musée national d’art occidental de Tokyo conçu par Charles-Édouard Jeanneret-Gris, urbaniste, décorateur, peintre et homme de lettres d’origine suisse romand, avant d’être naturalisé français, devrait être bientôt inscrit au patrimoine culturel du Japon. Cette proposition a été lancée par le Conseil des affaires culturelles au ministre japonais de l'Education et de la Culture, Kisaburo Tokaï. Le gouvernement français et la Fondation qui porte le nom de l’architecte, espèrent en outre inscrire 23 de ses œuvres sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco au mois de janvier. Une nouvelle reconnaissance pour ce personnage célèbre à qui l’on doit, notamment, la Cité radieuse de Marseille, la Villa Savoye à Poissy, l’Assemblée de Chandigarh en Inde, le Carpenter Visual Arts Center à Harvard, ou encore le Pavillon Philips de Bruxelles. Au fait savez-vous sous quel nom je suis plus communément connu ?

Pour en savoir plus Cliquer ici!

L.S.
Source photo :
http://www.artfacts.net/artistpics/2312.jpg

Les solutions de la mission Olivennes imposées à toute l'Europe ?


Et si l'accord franco-français signé par les convives de Denis Olivennes sous les bonnes grâces de l'Elysée avait rapidement un avenir européen ? Riche de sa victoire en Gaule, l'empire phonographique tente déjà de faire imposer par Bruxelles des mesures de filtrage du P2P chez tous les FAI européens, en attendant des mesures de répression auprès de l'ensemble des consommateurs...

Nicolas Sarkozy avait prévenu, lors de son discours du 23 novembre 2007 sur l'accord interprofessionnel signé sous l'arbitrage de Denis Olivennes : "La France va retrouver une position de pays « leader » dans la campagne de « civilisation » des nouveaux réseaux". Et dans cette mission de néocolonialisme numérique, le Président de la République trouvera sans aucun doute l'aide des industries culturelles du monde entier. La Fédération Internationale de l'Industrie Phonographique (IFPI), forte d'avoir remporté en France une grande victoire sans livrer bataille, engage désormais ses troupes dans toute l'Europe.

Dans une note adressée à la Commission Culturelle du Parlement européen, l'IFPI a critiqué la position laxiste des fournisseurs d'accès et encouragé le législateur à ordonner aux FAI de mettre en place "différentes options réalistes et raisonnables" pour combattre le piratage. Elles sont directement inspirées des solutions sur lesquelles le gouvernement français s'est engagé en signant l'accord du 23 novembre :

Filtrer le contenu : obliger les FAI à installer sur leurs réseaux des routeurs d'identification des contenus qui comparent automatiquement les paquets relayés par le FAI à une base de données de signatures numériques (fingerprints). Si une chanson est envoyée sans autorisation, le transfert est automatiquement bloqué ;
Bloquer des protocoles : de la même manière, l'IFPI voudrait forcer les FAI à bloquer les protocoles d'échanges par P2P "qui sont connus pour être prioritairement utilisés pour la contrefaçon et qui ont refusé de mettre en place des mesures pour empêcher les contrefaçons ;
Bloquer l'accès à des destinations en ligne contrefaisantes : en clair, l'IFPI demande à Bruxelles de permettre que certaines URL de sites soient bloquées par les fournisseurs d'accès, en particulier lorsque les éditeurs de ces sites sont installés dans des juridictions qui rendent pratiquement impossible leur fermeture, ou qui refusent de collaborer. L'IFPI dénonce explicitement la Suède, à qui elle reproche son immobilisme face à The Pirate Bay, et demande de prendre exemple sur le Danemark, où un tribunal avait ordonné le blocage du site russe Allofmp3.
"Bien qu'il n'y ait aucun doute que ces mesures techniques sont faisables et que, si elles étaient implémentées, elles réduiraient drastiquement le niveau de piratage musical, il est important de réaliser qu'aucune technologie en soi n'est 100 % efficace pour corriger le problème du piratage. Il est essentiel que la technologie soit un outil pour implémenter la politique d'un FAI dans sa réponse au piratage sur son réseau plutôt que la solution en elle-même", conclue l'IFPI.

En clair, l'IFPI présente ici les solutions techniques qu'elle préconise, sans oublier qu'elles devront s'accompagner de mesures coercitives pour imposer cette politique aux FAI et les rendre efficaces auprès des consommateurs. Le volet répressif de l'accord Olivennes devrait donc rapidement être proposé au niveau européen. Avec cette fois, espérons-le, l'obligation pour l'IFPI de livrer bataille pour imposer démocratiquement ses solutions.


source: http://www.ratiatum.com/

CS

Accord Olivennes : Une vision consumériste de la culture

Le 23 novembre dernier était signé à l’Elysée un accord interprofessionnel arbitré par Denis Olivennes, président de la Fnac. Objectif : relancer la croissance du disque et du cinéma en freinant la concurrence d’un téléchargement non autorisé rendu extrêmement populaire et facile par les nouvelles technologies. Nicolas Sarkozy, qui avait confié en personne cette mission au premier disquaire de France (ce qui n’est pas sans poser certains problèmes d’indépendance), a salué la conclusion de l’accord Olivennes en usant d’un vocabulaire aux accents étrangement colonialistes : « La France, a promis le président de la République, va retrouver une position de pays leader dans la campagne de civilisation des nouveaux réseaux. » Le propos est fort autant qu’ambitieux.

L’accord « pour le développement et la protection des œuvres et programmes culturels sur les nouveaux réseaux » a été signé par les pouvoirs publics, par quarante organisations d’ayants droit de la musique, du cinéma, de la télévision, et par des prestataires techniques télécoms. Il est intéressant de noter que les représentants des artistes-interprètes et des consommateurs n’étaient pas conviés à la table des discussions. Ensemble, les signataires ont décidé de la mise en place d’un mécanisme de dissuasion qui prévoit qu’en cas de récidive, après un premier avertissement par e-mail, l’internaute pris en flagrant délit de téléchargement illégal sera privé, d’abord temporairement, puis définitivement, de son accès à Internet. Il prévoit aussi une expérimentation du filtrage des réseaux par les fournisseurs d’accès. En contrepartie, les ayants droit s’engagent à des améliorations dans l’offre légale.

En pratique, les obstacles à la mise en œuvre de l’accord sont toutefois nombreux. Le dispositif de « riposte graduée » avait déjà été proposé en 2006 dans le cadre de la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information (DADVSI). Le Conseil constitutionnel l’avait censuré, jugeant qu’il n’était pas conforme à la Constitution de créer une différence de traitement entre le téléchargement non autorisé, réalisé grâce aux réseaux d’échange de fichiers, et les autres types de contrefaçon — punies, elles, de trois ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. Pour tenter de contourner cet obstacle, ce n’est donc plus le téléchargement-contrefaçon qui sera sanctionné, mais le fait de ne pas avoir su sécuriser son accès et empêcher que quelqu’un télécharge chez soi.

On voit les limites et les risques d’injustices qu’implique cette responsabilité par ricochet. Comment un parent qui a ouvert l’accès à Internet à son nom va-t-il s’assurer que son enfant ne contournera pas les outils de contrôle qu’il aura péniblement installés grâce à la notice technique de son fournisseur d’accès ? Comment même s’assurer que ces outils seront efficaces, d’autant que le Wi-Fi rend les accès facilement piratables ? C’est placer une foi irraisonnée dans la technologie que de faire reposer des sanctions contre les citoyens sur l’efficacité technique.

Pire : l’accord prévoit que l’autorité administrative qui aura la charge d’ordonner les sanctions agira sur plainte depuis un dossier à charge monté par les ayants droit eux-mêmes, à partir des éléments de preuve qu’ils auront collectés. Les députés ne sauraient accepter un tel processus, pas plus que le Conseil constitutionnel.

Enfin, pour mettre en œuvre le procédé, il est prévu qu’un fichier des internautes condamnés soit créé, à l’image du fichier de la Banque de France pour les incidents de paiement de crédits : si l’on est fiché, impossible de s’abonner. Les normes européennes et la jurisprudence de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) exigent que de tels fichages soient temporaires et surtout annulables dès lors que la personne fichée règle sa dette. Or, puisque ce n’est pas le téléchargement qui est directement sanctionné, même le paiement de l’œuvre piratée ne devrait pas provoquer le retrait de l’inscription au fichier.

Réprimer plutôt qu’évoluer

On le voit donc, malgré les déclarations fortes du chef de l’Etat, il n’est pas du tout garanti que le mécanisme promis aux ayants droit soit effectivement mis en place avant l’été, comme il a été annoncé. On s’étonne alors que les quelques améliorations prévues de l’offre légale, d’ailleurs insuffisantes, soient conditionnées à la mise en place effective du procédé de dissuasion, et assorties d’un délai. Concrètement, rien ne sera amélioré avant 2009. Pourtant, c’est avant tout par l’offre, et non par le contrôle de la demande, que l’industrie culturelle renouera avec la croissance. Ce ne sera pas, en tout état de cause, en foulant aux pieds les principes démocratiques élémentaires.

Dès lors, à qui profite le crime ? Il y a deux ans, lors de l’examen de la loi DADVSI, un dispositif de compromis avait été proposé par des députés venus de tous bords : la licence globale. Le principe était simple. Moyennant le paiement d’une somme forfaitaire au fournisseur d’accès à Internet, les abonnés disposaient du droit de télécharger et de mettre à disposition des œuvres sans risque de poursuite judiciaire. Directement inspiré du modèle qui avait légalisé les radios libres, le système de licence globale permettait de concilier les nouveaux usages sur les réseaux avec l’intérêt des artistes. Ces derniers recevraient en effet leur quote-part de la somme versée par les abonnés à Internet, au prorata du nombre de téléchargements de leurs œuvres. Les producteurs s’étaient cependant violemment opposés à une telle solution. Contrairement à ce qu’ils ont alors prétendu, leur opposition n’était pas motivée par d’éventuelles difficultés techniques de mise en place — elles sont les mêmes que pour la mise en place du système de dissuasion —, mais par la crainte de perdre leur contrôle sur la distribution.

Si l’on autorise l’internaute, c’est-à-dire le consommateur final, à devenir lui-même distributeur de musique (le cinéma est à part), on démultiplie d’autant le nombre de sources de distribution et de promotion légale des œuvres. Depuis que la culture est devenue une industrie, sous l’impulsion notamment des maisons de disques, le modèle économique de cette industrie repose sur le contrôle de l’offre à travers la production d’un petit nombre d’artistes, et de la demande à travers la distribution et la promotion. Mais, sur Internet, les coûts de distribution sont nuls : tout artiste peut s’adresser directement à son public, et le public joue lui-même le rôle de distributeur et de promoteur.

En refusant la licence globale et en pénalisant les internautes qui distribuent les œuvres, les producteurs veulent sauvegarder à tout prix leur statut d’intermédiaire, qui leur permet de contrôler la chaîne de bout en bout et de s’octroyer la part du lion, alors qu’ils ont cessé d’être indispensables. Les fournisseurs d’accès se plient à cette stratégie car, en tant que premier intermédiaire entre l’abonné et l’Internet, ils espèrent capter une part des revenus culturels en accroissant leur propre rôle de distributeurs de musique et de cinéma. C’est donc au nom d’une vision propriétaire de la culture que cet accord Olivennes a été signé, en réaction à l’idée croissante qu’Internet permet de donner le pouvoir au public et aux artistes eux-mêmes. Tout est mis en œuvre pour que rien ne change.

C’est la victoire d’une vision consumériste de la culture, contrôlée par un petit nombre de producteurs en lien avec un petit nombre de diffuseurs. Cette vision souffrira du développement inexorable des réseaux, qui amène, bien au-delà de la musique et du cinéma, à une véritable révolution sociétale où la connaissance et plus largement la culture ne se marchandent plus, mais se partagent entre égaux. Beaucoup plus qu’économique ou technique, l’accord Olivennes est donc avant tout un accord hautement politique, qui vise à freiner l’avènement perceptible d’un néo-communisme numérique. C’est ce combat-là que mène Nicolas Sarkozy dans sa « campagne de civilisation » de l’Internet.

Guillaume Champeau

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-12-11-Accord-Olivennes


CS - Franche Culture

lundi 10 décembre 2007

BHL : réactions à l’article de Time Magazine

Actualités


Le 8 décembre dernier, le philosophe français Bernard-Henry Lévy a réagit dans « The Guardian » suite à l’article de Donald Morrison paru dans le Time Magazine (notre post du 1er décembre 2007).

lien vers l'article de "The Guardian" (clic)

BHL dans cet article déclare que les allégations du Time reflètent plus l’état de la culture Américaine que celle de la France. A son tour il fait l’état de la culture d’outre-Atlantique…
Quand on se fait attaquer il faut bien savoir par qui!

A vous de juger…

LB

source photo © T. Dudoit/L'Express (2005)




Nos architectes s’exportent bien…

L’activité des architectes français à l’étranger se porte bien, elle est encore gérée par quelques agences spécialisées comme l’AFEX (Architectes Français à l’Export) qui fête ses dix ans cette année.
L’AFEX divulgue les résultats d’une enquête sur l’activité à l’international des cabinets d’architecture français. Selon cette enquête, en 2005, 247 agences réalisaient des projets en dehors de nos frontières, soit une augmentation de 74% depuis 2001. Le chiffre d’affaire réalisé en 2005 s’élève à plus de 63 millions d’euros.

Quelles sont les zones privilégiées ?
- L’Asie,
- L’Europe,
- Le Moyen-Orient,
- Le Maghreb.
Les commandes concernent essentiellement des équipements de type culturel (puis loisirs, tourisme…).

A titre d’exemple, notons que c’est un cabinet français qui a été retenu pour la réalisation du futur musée du cinéma pour Hollywood (à Los Angeles). L’heureux élu :
Christian de Portzamparc (prix Nobel de l’architecture en 1994 et a reçu le grand prix de l’urbanisme en 2004), notamment créateur de la Cité de la musique à Paris ou encore la tour LVMH à New-York.

Nos architectes et leurs réalisations abritent la culture des pays étrangers, ne s’agit-il pas là d’une belle reconnaissance à travers le monde…


LB
(source photo New-York Mag D)

jeudi 6 décembre 2007

l'Alliance française

L’histoire de l’Alliance Française remonte au XIX ème siècle avec la création en 1883 de l’ « association nationale pour la propagation de la langue française dans les colonies à l’étranger ». L’année suivante le conseil d’administration de l’Alliance française de Paris est crée et compte des personnalités telles que Fredinand de Lesseps, Louis Pasteur, Ernest Renan, Jules Verne, Armand Collin. L’essor de l’institution se fera tout d’abord par des implantations en Espagne, puis sur le continent africain, l’Amérique latine.

En 2003 l’Alliance française comptait plus de 1000 associations dans 130 pays. Environ 440 000 étudiants apprennent le français dans les centres de l’Alliance

L’objectif de l’Alliance française et ce depuis sa création est d’étendre la langue et la culture française par delà les frontières. L’Alliance française est également une institution d’accueil au profit des étrangers qui souhaitent découvrir la culture française. L’Alliance française est donc une institution d’enseignement et de rayonnement de la culture

Ce double objectif et la présence des comités partout dans le monde tendent également à un autre phénomène : le brassage des cultures françaises et des cultures étrangères. Car chaque alliance implantée à l’étranger n’est pas qu’un centre de rayonnement mais un centre de partage culturel.

La culture française ne meurt pas, elle s’enrichit dans le partage !!!

Grenelle : après l'environnement, la culture...

"Augmenter et protéger le budget consacré au Ministère de la culture sans jouer sur les périmètres", dixit le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy. Sauf que les porte-paroles du monde du spectacle (toutes disciplines confondues: théâtre, danse, musique, public, privé, etc.) le voient d'un autre oeil. Selon eux, les promesses budgétaires en matière de culture ne sont pas tenues. Un Grenelle de l'environnement? Et pourquoi pas un Grenelle de la culture pour 2008!

Voici comment un article de Libération résumait récemment le problème: "La première faille était intervenue lors de la publication au mois d’août de la «lettre de mission» de Nicolas Sarkozy à Christine Albanel. Le président de la République y insistait sur «l’obligation de résultat» des structures subventionnées, sur la nécessité pour elles de présenter des œuvres «répondant aux attentes du public». Il établissait un lien entre versement des subventions et «popularité» des «interventions». Et il insistait sur le fait qu’un bon ministre «ne se reconnaît pas à la progression de ses crédits mais à ses résultats»." On reconnait bien là notre Président qui, malgré toutes ses qualités, s'évertue à considérer que sans résultat, point de salut (il en va apparemment de la culture comme de la répression policière).

Selon le même article de Libération, les signataires d'une lettre au Président rappellent à ce dernier la baisse de 17,5% du budget alloué à la démocratisation de la culture, et d'une baisse, encore, de 0,5% du budget destiné à la création. François le Pillouër, président du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), déplore l'incapacité du gouvernement à tenir ses promesses. Christine Albanel promettait ainsi une augmentation du budget de la culture de 3,2%. La réalité se situe, selon selon lui, "entre 0 et - 0,5%". Selon lui toujours, "trois budgets comme celui de 2008 et l'on pourrait avoir une baisse cumulée de 20%".

Faites du chiffre, donc. Des bénéfices. Ne nous risquons surtout pas à tenter l'ombre d'une réforme. Le hasard fait bien les choses: il se trouve que la moitié des auteurs de ce blog brainstorment leur possible afin d'identifier les problèmes symptomatiques de la crise que connaissent actuellement les séries TV. Qu'apprend-t-on? Celle-ci ne serait pas due à quelque résultat lacunaire (les séries TV font pour la plupart de l'audience, certaines se vendent bien à l'étranger, et les aides à la création culturelle ne manquent pas), mais résulterait plutôt d'une vacuité, d'un abandon, d'un déni (appelez cela comme vous voulez) de la capacité française à créer. C'est ce simple mot qui qui gêne, qui fâche aujourd'hui. Il est bien légitime que les créateurs français s'insurgent des coupes budgétaires qu'ils subissent (qui ne le ferait pas?). Mais aujourd'hui, cela ne peut plus masquer la nécessité d'une remise en cause qui est d'un autre ordre: comment mériter ce budget? En d'autres termes: qu'est ce que les artistes français ont à dire aujourd'hui?

Pour reprendre l'exemple des séries TV, l'on peut féliciter La Commune, nouvelle série de Canal+ dont l'auteur de ces lignes a vu les deux premiers épisodes. Malgré la narration inspirée (c'est un euphémisme) de la série américaine Oz, l'on se sent tout de suite chez nous avec cette peinture bien française d'une société fragile et instable. Mais soit. Contrairement à L'Etat de Grace qui a subi l'échec qu'elle méritait amplement (une femme à la tête de l'Etat qui ne fait pas de politique mais souffre de ses problèmes intimes, autant dire que tout le monde s'en fiche), La Commune , sans être un chef-d'oeuvre, apporte peut-être quelque chose de nouveau dans le paysage cathodique français: enfin, la production télévisuelle s'attaque aux problèmes politiques de la France en choisissant le thème polémique de la banlieue. La seule initiative, peut-être pas inédite mais dotée d'une dimension nouvelle, mérite assurément le détour.

PS: quittons maintenant nos frontières. Ce n'est pas un film français (j'en ai vu très peu ces derniers temps) mais force est de (modestement) reconnaitre le talent là où il est. Courez voir "We Own The Night - La Nuit Nous Appartient", le dernier James Grey (auteur il y a quelques années de "The Yards", avec les mêmes têtes d'affiche - Joaquin Phoenix et Mark Wahlberg, déjà annonciateur d'un incontestable talent). Bien que je n'aie pas vu beaucoup de nouveautés cinématographiques ces derniers temps, je serais prêt à parier que c'est le film de l'automne. Sans doute meilleur que le dernier Ridley Scott ("American Gangster", rebattu, décevant) et même un cran au-dessus du dernier David Cronenberg ("Les Promesses de l'Ombre", pourtant excellent lui aussi). Si les acteurs de "La Nuit Nous Appartient" ne vous émeuvent pas, si le traitement savamment distillé et totalement maitrisé de thèmes pourtant archi-classiques ne vous bouleverse pas, alors peut-être la musique du compositeur polonais Wojchiech Kilar lors de la dernière scène, rédemptrice, réussira-t-elle à vous convaincre. Car elle est à l'image du film: sa force n'a d'égale que sa sobriété. Un des meilleurs films américains depuis "Children of Men - Les Fils de l'Homme" du surdoué Alfonso Cuaron.

E.S.

mercredi 5 décembre 2007

Une occasion de rencontre de la culture et des entreprises

Demain, 6 novembre 2007, aura lieu le lancement du tour de France du mécénat culturel à l’initiative de l’Ordre des Experts-comptables en partenariat avec le Ministère de la Culture au Château de Fontainebleau.

Cette opération nationale aura pour objectif de promouvoir les avantages du mécénat (Loi du 1er aout 2003) encore peu utilisés par les PME.


Pour André-Paul Bahuon, président de l’Ordre des experts-comptables région Paris Ile-de-France, qui coordonne l’opération la principale cause de la sous utilisation de cette loi (qui est la plus avantageuse au niveau européen) est la méconnaissance de ses mécanismes et ses avantages.


Les 18 000 experts-comptables de France sont les conseillers privilégiés de plus de 2 millions d’entreprises.


Ce tour de France sera, en effet, l’occasion de faire l’interface entre les entreprises et les pouvoirs de publics et de dialoguer sur leurs intérêts communs (la récolte de financement qui leur fait défaut pour le secteur public et la réduction d’impôt pour le secteur privé).


Cette opération démontre que les intérêts de l’entreprise et de la culture ne sont pas si éloignés et que le privé et le public peuvent parfois devenir des partenaires.


BG


Pour s’inscrire : www.ambition-mecenat.org
Source: http://www.observatoire-immateriel.com/spip.php?article127

Culture et sport, le mélange des genres

L’heure est au mélange des genres. Et en particulier, à celui de la culture et du sport.
Les parentés entre l’économie de la culture et celle du sport sont d’ailleurs loin d’être négligeables. En premier lieu, les deux catégories d’activités reposent sur certaines modalités de valorisation des talents, sur le poids du star system et de son corollaire, la polarisation des rémunérations entre les vedettes et tous les autres. Il faut aussi mentionner l’importance de la compétition, et la coexistence entre amateurs et professionnels. Les arts et le sport ont en commun la part montante du spectacle et de l’évènementiel, avec des tarifs parfois prohibitifs. Dans les deux cas, les modèles d’affaires reposent en large partie sur la gestion de droits et la vente de produits dérivés. Certains spectacles vivants, ceux qui rassemblent des publics massifs et populaires malgré des prix des billets singulièrement élevés, partagent avec les compétitions sportives les mêmes lieux de représentation.

Il faut ajouter la forte présence dans les médias du sport et de la culture, l’internationalisation des activités, et la recherche de retombées économiques pour les villes ou les pays dans lesquels se déroulent les compétitions ou se développent les activités culturelles et artistiques.

Dernier élément, la création d’emplois est loin d’être insignifiante : plus de 300 000 personnes travaillent en France dans le domaine du sport, et près de 450 000 sont employées dans des activités culturelles, sans compter la part du bénévolat.

Sport et art, le mélange des genres se déroule sous nos yeux. Après tout, ne parle –t-on pas d’arts martiaux? Le sport, pratiqué sous certaines formes, serait à ranger du côté des arts. Mais c’est bien sous l’angle de la marchandisation que la parenté se manifeste le plus souvent. Deux cas récents l’illustrent clairement.

Le premier est un film de cinéma, qui met en image tout l’art –si je puis dire- de Zinedine Zidane, sous le titre «Un portrait du XXIe siècle» ; il a été réalisé par deux artistes contemporains, le Français Philippe Parreno et l’Ecossais Douglas Gordon. Le journal The Arts Newspaper nous apprend que le film a été acheté par le Musée Guggenheim à la foire d’art contemporain de Bâle.

Le second exemple se déroule dans le nord de l’Italie. Le président de l’équipe de football de la ville de Carpi, l’homme d’affaires Fausto Salami, vient d’imprimer des tee-shirts, pour son équipe, dans sa propre usine. Et que voit-on sur les tee-shirts ? La façade du musée des beaux arts local, le Palazzo dei Pio. L’objectif, paraît-il, est de montrer (je cite un représentant du musée) « les liens très forts entre la culture de la ville de Carpi et son équipe de football » !

Mais il faut prendre la mesure de ce que l’offre sportive peut aussi devenir la source d’une concurrence sévère avec l’offre culturelle. Le sport à la télévision est un produit d’appel pour les annonceurs. Les télévisions en savent quelque chose, lorsqu’elles acceptent de payer à prix d’or les droits de retransmission des grandes rencontres sportives (la Ligue de football professionnel va lancer son appel d'offres pour la retransmission des championnats de 2008 à 2012 ; Canal+ s'en était assuré l'exclusivité pour trois saisons pour 600 millions d’euros par an, au titre de la précédente enchère). Ce financement par la télévision accentue le vedettariat, la survalorisation de certaines disciplines au détriment des autres ; et par la ponction qu’il constitue sur le budget des chaînes, il réduit mécaniquement les sommes (et le temps d’antenne) allouées à des programmes plus culturels.

Il y a un autre aspect de cette concurrence entre le sport et la culture. Le consommateur ne peut s’offrir un spectacle culturel et un spectacle sportif. 69% des Français ne se rendent jamais à un spectacle, quelle qu’en soit la sorte. 18% y vont une fois dans l’année, et 11% plus d’une fois. Le prix des billets d’entrée subit un trend inflationniste, certes différencié selon les genres de spectacles. A la veille de Noël, pour une sortie en famille, il faut choisir entre le foot et le spectacle; les grands stades l’ont compris, qui jouent sur les deux catégories. Bref, le sport et les arts, amis occasionnels, se retrouvent fréquemment en concurrence frontale.

CS

Le meilleur vin au monde est français

Le viticulteur Paul-Vincent Avril a vu son Chateauneuf du Pâpe est en tête des 100 premiers vins distingués par la revue "Wine spectator", pour son "Clos des Papes 2005".
Annectote, le millésime 2005 est déjà épuisé, cette exploitation ne produisant que des petites quantités de haute qualité.
Il est important de noter également que parmis les 20 premiers crus 4 autres Châteauneuf du Pâpe sont nommés.
Monsieur Avril se réjouit pour sa famille et le personnel du château, mais également pour le vin français.
Notre pays est reconnu pour la qualité de ses cepages, une nouvelle façon d'exporter notre culture...La culture se consomme sans modération.

pour aller plus loin :
l'article du figaro du 4 décembre 2007

"l'alcool se consomme avec modération" Loi Evin

LB

Cacophonie à l'Opéra de Paris !

Moins médiatisé que les grèves dans les transports subies par les usagers au mois de novembre, le conflit social engagé depuis deux semaines à l'Opéra de Paris se poursuit néanmoins après le dépôt à Bastille d'un nouveau préavis de grève du 2 au 20 décembre. Voilà une nouvelle occasion d'écorner l'image de la France à travers ce haut lieu de la culture française!
Après l'annulation des représentations de Casse-Noisette, la présentation en version concert d'œuvres telles que l'Alcina de Haendel, c'est aujourd'hui la production très attendue du Tannhäuser de Richard Wagner qui est menacée.
La facture risque d'être très salée! Outre le coût financier - plus de 3 millions d'euros tout de même en deux semaines – ce qui ne sera pas sans conséquence sur l'équilibre financier de l'établissement - c'est également la renommée de l'Opéra de Paris qui est en jeu.
Cela ne semble pas perturber plus que ça les formations syndicales minoritaires SUD et son allié la FSU, bien décidées à en découdre pour conquérir la place quel qu'en soit le prix.
A l'image du nombre de métiers qui y sont représentés, l'Opéra de Paris est un véritable patchwork syndical. Dès lors c'est une lutte d'influence qui se joue en coulisses, et les revendications sur les régimes spéciaux ne doivent pas faire illusion. Pour cela tous les moyens sont bons. SUD détient les clés de la salle de concert! Cela peut faire sourire mais c'est un poste stratégique, car bien implanté chez les techniciens, c'est ce syndicat qui a la main sur l'annulation des représentations!Faut-il rappeler qu'en France, royaume de la subvention, le montant annuel versé par l'Etat à l'Opéra s'élève à 110 millions d'euros … La grève, sport national français, revient décidément bien cher!

L.S.

samedi 1 décembre 2007

La culture à la française ?


Interrogation américaine

"Pouvez-vous nommer un seul artiste français encore en vie qui ait une importance mondiale ?", interroge en une le magazine américain Time.


Dans une longue enquête intitulée "La mort de la culture française", Donald Morrison dresse un constat sévère sur la production culturelle de l'Hexagone. "Personne ne prend la culture plus au sérieux que les Français", note pourtant le journaliste. "Ils la subventionnent généreusement. Ils la dorlotent de quotas et d'incitations fiscales. Et les médias lui accordent une large place. Même les magazines de mode prennent les chroniques littéraires au sérieux, et l'annonce le 5 novembre dernier du prix Goncourt – l'un des 900 prix littéraires français – a fait la une des journaux dans tout le pays", relève le journaliste.
"Mais il y a un problème. Tous ces grands chênes abattus dans la forêt culturelle française ne font pas un bruit dans le reste du monde. Autrefois admirée pour l'excellence de ses écrivains, artistes et musiciens, la France est aujourd'hui une puissance vieillissante sur le marché mondial de la culture", ajoute le Time. "Cette perte d'influence de la France pourrait n'être qu'une caractéristique nationale – tout comme la faible natalité italienne ou le penchant russe pour la vodka – si la France n'était pas la France: un pays où la promotion de l'influence culturelle a été une politique nationale durant des siècles, où les philosophes controversés et les nouveaux musées tapageurs sont des symboles de fierté et de patriotisme. Et un pays qui, de plus, a lancé la bataille pour une 'exception culturelle'..."
"Comment la France pourrait-elle redevenir un géant culturel?" C'est la question que pose Donald Morrison à la fin de son réquisitoire. "Le pays pourrait peut-être retrouver sa grandeur perdue grâce à ses minorités, pleines d'ambition et de colère, qui s'investissent dans la culture aux quatre coins du pays. Ces minorités transforment la nation française en un grand bazar multiethnique fait d'art, de littérature et de musique."

CS